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Un vol avec des secousses
18 septembre 2017

Terre et Mer

Entre terre et mer, je m'accorde une escale de quelques heures et découvre l'envers du décor, le décor des mères imparfaites, celles qui ont osé bravé les interdits, qui ont opté pour une grossesse qui leur ressemble avec des mets au lait cru, de la viande rouge, des crustacés mais également qui n'ont pas hésité à déguster quelques coupes tout en tirant quelques bouffées sur une cigarette.

Je découvre ce nouveau décor avec une certaine satisfaction, moi qui n'ai jamais osé reposer ce paquet de nicotine. Alors, à leur rencontre, je les écoute et m'imprègne de leur vécu. 

Ce discours sans tolérance que j'avais jusqu'ici entendu me semble si lointain. Mais j'aime l'absence de leur convenance, ce choix qu'elles ont pu faire durant chacune de leurs grossesses. 

Alors que les blogs et les sites d'informations nous abreuvent d'articles, de listes et de tutoriels nous plongeant dans la conduite si pure à tenir lors d'une grossesse, mais également des dangers et des risques qui semblent si présents et véritablement angoissants, ces femmes ont osé, noyant cette culpabilité et ces discours envivrants.

Ce n'est pas par manque d'informations ou par manque de volonté, elles ont juste été des femmes avant d'être des femmes enceintes, des femmes qui apprécient la chair, le vin et le tabac sans se soucier du poids et du regard de la société. 

C'est lors de cette escale entre terre et mer que j'ai à demi mot compris que l'essentiel ne se situait pas dans les interdits et les convenances mais au coeur des choses que je pouvais apprécier. Si le bonheur se trouve en terrasse d'un café, entre un grand cru et quelques bouffées de nicotine, je devais le saisir, ici, maintenant et sans craindre les lendemains. 

En effet, la grossesse étant si chaotique, bercée de maux et de cris imperceptibles, chaque moment d'apaisement doit être cueilli et peu importe qu'il s'agisse de mets et d'alcools pouvant troubler la quiétude de celui qui nous ronge chaque jour. Car loin de ressembler à un havre de paix, ce chemin burlesque, juste inconfortable ou douloureux, offre la même sensation que les montagnes russes.

Installées dans ce wagon, nous apercevons le chemin parcouru et pouvons même nous en féliciter mais ignorons tout de la descente et des virages à venir. 

Alors avant que le wagon n'effectue sa dernière descente et nous secoue une dernière fois, juste en tant que femmes, si nous osions ? 

 

 

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