Un Vol avec des Secousses

Tout a commencé en 2014, à moins que ce ne soit en 2012... C'est en 2012 que je rencontre mon mari au coin d'une crêperie. Dès les premiers instants, l'alchimie semble opérer. Et de rencontres en rendez-vous au coeur de la capitale, nous arpentons les rues et les troquets : pièces de théâtre, restaurants, promenades sur l'Ile Saint Germain, tout s'annonçait comme une balade en péniche, des instants calmes et reposants.

Puis nous quittons cette quiétude pour rejoindre l'Aquitaine, la terre de sa jeunesse et ses paysages à couper le souffle. Bousculés dans cette vie qui n'avait jusque là connu aucun nuage, angoisses et ressentis ne cessent de nous malmener. Mais malgré les tornades et les bourrasques, nous parvenons à garder le cap et à tenter d'apprécier chaque moment. 

Mais son désir de paternité s'installe. Et quant à moi, j'avais soigneusement écarté cette idée d'être mère ou de porter la vie. Cette vie, auxquelles tant de femmes aspirent ne semblait pas me correspondre : serait-ce les contraintes ou des isntants qui ne pouvaient être les miens. En effet, notre vie me convenait telle qu'elle était 

Mais ses mots deviennent insistants. Et après plusieurs mois et années de négociation en 2014, j'accepte de répondre à sa demande. Je ne sais pourquoi. Il se pourrait que ce soit sentimental, hormonal ou juste raisonnable. 

Nous faisons quelques essais mais le verdict tombe : azoospermie. Ses spermatozoides seraient présents mais apparaîtraient de façon rétroactive ce qui ne peut nous permettre d'envisager une conception classique. Nous prenons contact avec un centre d'insémination et durant 3 ans, nous suivons un protocole au CECOS de Toulouse, un centre d'insémination, situé à 2 heures de notre habitation. Il est convenu de réaliser une insémination avec donneur anonyme.  

Et ne supportant plus les tornades et bourrasques de notre vie, nous quittons le sud ouest et nous installons au coeur de l'Alsace. Notre dossier devait nous suivre mais de Toulouse à Strasbourg, quelques complications surviennent: la perte de documents, les paillettes (spermatozoides du donneur de Toulouse) laissées dans le sud ouest qui ne peuvent nous être transmises, mais au final la procédure est en place. Et nous voyons tous les spécialistes : Andrologue, le spécialiste des hommes, psychologue, qui s'assure de notre volonté de procréer, généticienne, reprenant nos caractéristiques physiques et biologiste mettant en place la suite de la procédure, le dosage des injections quotidiennes, des prises de sang et bien évidemment de la date d'insémination

Une première insémination est effectuée mais mon manque d'assiduité nous mène à un échec. 

Nous recommençons 2 mois plus tard, je reprends les injections quotidiennes ainsi que les prises de sang et les échographies pelviennes tous les 2 jours et nous obtenons l'accord de l'AMP qui prévoit une insémination le lendemain de son appel. Je réalise la dernière injection et 'ovulation a lieu.

Le jour de l'insémination arrive. Les pieds dans les étriers, je suis face à une sage femme, elle insère les paillettes d'un inconnu. Et chaque jour jusqu'à la date des règles je prends quotidiennement ces gélules à insérer au plus profond de moi. Le test est positif. 

Je ne sais si je dois rire ou pleurer mais visiblement tout le monde est heureux je tente donc de l'être. 

Mais ce bonheur ne sera que de courte durée...